Syndicat d'Apiculture Nivernais Morvan

Groupement de Défense Sanitaire Apicole de la Nièvre

Retour
GDSA

Le Frelon asiatique


image illustrant l'article

Le Frelon asiatique... un fléau venu d’ailleurs

Comment le reconnaître ?
Le Frelon asiatique (FA), de nom scientifique Vespa Velutina, se distingue de son cousin
européen par sa taille légèrement plus petite (environ 3 cm) mais aussi par sa couleur
noire dominante.
Contexte :
Apparu en 2004 dans le sud-ouest, cette espèce est classée comme invasive et les
populations ne se sont jamais régulées d’elle-même. Cet insecte est un véritable fléau
pour les abeilles, les guêpes et même leurs cousins européens. Le FA est carnivore et
n’entre pas dans la chaine de pollinisation comme les autres insectes. Dès lors qu’une
reine fondatrice commence à pondre, la colonie va rapidement grossir et devenir un
danger potentiel pour l’environnement.
Bien connaître l’ennemi :
D’abord, prendre conscience que ce prédateur a des points faibles qu’il faut apprendre à
connaître pour lutter contre lui. Cet insecte suspend son activité durant les périodes
froides ( moins de 13°) comme tous ses congénères. Il vit en colonie sous l’égide d’une
reine. Au printemps, la reine fondatrice va chercher de la nourriture pour avoir la force
nécessaire de pondre et développer un nid. Durant l’année, cette même reine va pondre
des milliers d’oeufs, qui vont donner naissance à des ouvrières chargées de l’entretien du
nid et de l’apport de nourriture ainsi qu’à quelques mâles chargés de féconder la reine.
En septembre-octobre, de nouvelles reines vont quitter le nid et vont hiberner seules. Au
printemps suivant, le cycle va se reproduire. Cette race d’insecte est invasive, son but est
de faire grossir la colonie et étendre sa domination sur un territoire de plus en plus grand
au détriment des insectes endémiques.
Aux armes citoyens !
Depuis son apparition, le FA fait des ravages chez les abeilles domestiques et les
apiculteurs ont déclaré la guerre à ce nuisible. Les abeilles elles mêmes inventent de
nouvelles stratégies de défense. Lorsqu’un FA s’approche d’une ruche les abeilles
chargées de la protection de la colonie viennent en grappe autour de l’intrus et, battant
des ailes, augmentent la température jusqu’à 45°C, ce qui entraine la mort du FA par
hyperthermie. Cette stratégie est possible car l’abeille résiste à des températures
supérieures.
Alors, si nos amies les abeilles sont capables de gagner des batailles contre cet
envahisseur indésirable pourquoi ne pourrions nous pas leur prêter main forte ?
Vespa velutina est gourmand. Il est attiré par les effluves de miel, de sirop, de fruits blets,
de viande avariée et … d’alcool !
La solution existe :
Il faut piéger la reine fondatrice avant que celle-ci n’ait entrepris le développement d’une
nouvelle colonie.
Au printemps (Mars, avril), parfois même en hiver (fin février) si les températures sont
douces il faut mettre en place des systèmes spécifiques qui vont piéger les reines FA
mais pas les abeilles. La reine fondatrice, capturée, mourra très rapidement de stress
(environ 2 heures) pour n’avoir pu s’alimenter. Une reine FA capturée, c’est une colonie de
moins qui va se développer.
Bien évidemment vous pouvez disposer et surtout alimenter ces pièges toute l’année.
Vous ne piègerez pas la reine mais les ouvrières tomberont dans le panneau ! Ce sera
autant d’individus et autant de futures reines en moins dans le nid, ce qui affaiblira la
colonie.
Depuis quelques mois, le Gouvernement Français a pris conscience du danger sanitaire
que représente Vespa Velutina. les pouvoirs publics sont désormais tenus de lutter 
officiellement contre ce fléau. Tout nid détecté, doit être détruit par un
professionnel et les pouvoirs publics ont obligation de participer à cette guerre déclarée.
Ce n’est donc pas uniquement l’affaire des apiculteurs.
Plus nous serons nombreux à développer des pièges sur le territoire, plus nous allons
réguler le nombre de colonies de FA, voire arriver à la disparition de cet indésirable.
Comment faire ?
Deux moyens simples et écologiques sont à notre disposition :
- La bouteille plastique remplie au quart d’un mélange attractif pour les FA et répulsif
pour les abeilles. Ce mélange est composé d’un tiers de vin blanc, un tiers de bière et
un tiers de sirop de sucre. L’alcool contenu dans le vin et la bière attire les FA et
repousse les abeilles. La bouteille est percée dans sa partie supérieure de 4 ou 5 trous
réalisés à l’aide d’un foret de 8 mm. Le bouchon doit rester en place pour permettre la
vidange ou le recomplètement du liquide. La bouteille est suspendue aux branches
d’un arbre par le goulot à l’aide d’un fil de fer fin ou d’une cordelette. Le FA piégé ne
pourra pas sortir. Il va stresser et mourra en une ou deux heures avant de tomber dans
le liquide. Malheureusement, ce piège capture également le frelon européen, les guêpes et
d'autres insectes.
- Le bac de capture est plus sophistiqué mais tout aussi efficace. Il s’agit, premièrement
d’une cage de capture (boite en bois ou en plastique) munie d’un système conique
permettant l’entrée des insectes par un orifice calibré (8 mm) autorisant la sortie des
insectes autres que FA; deuxièmement, d’un contenant d’appât se situant en dessous
de la cage de capture. L’appât peut être, comme précédemment, un mélange liquide à
base de vin, bière (le must consiste à remplacer la bière par de la levure de boulanger
ce qui entretient une activité chimique plus longue) et sirop et/ou un mélange de miel et
de viande ou poisson avarié. Toutes les colonies de FA ne se développent pas à la
même vitesse. Selon la phase de développement, la reine aura besoin plutôt de sucre
ou plutôt de protéines. C’est pourquoi il est préférable de mettre ces deux types
d’appâts dans la zone prévue à cet effet.Les insectes attirés par les effluves entrent
dans la cage de capture. Seuls les FA restent prisonniers à cause de la dimension de
l’orifice d’entrée. La mort du FA survient par stress en moins de 2 heures.
Un coup d’oeil sur les pièges :
La bouteille plastique
Avantage: très simple à réaliser, ce piège est peu onéreux et facile à mettre en oeuvre.
Inconvénient: ce piège n'est pas sélectif et ne « propose » au FA que du sucre. 
La reine fondatrice a peu de chance de se faire prendre mais en revanche les ouvrières 
seront nombreuse à tomber dans « le panneau », surtout à l’été. Ce piège est donc idéal 
pour contrer le développement de nouvelles reines.
La cage de capture
Plus délicate à réaliser, elle sera, par contre, beaucoup plus efficace pour le piégeage de
la reine fondatrice.
Vous pouvez acquérir ce type de piège auprès de la société fabricante « JABEPRODE », 
vous pouvez également le réaliser par vous même.
La balle est dans votre camp :
Voilà, vous savez tout… ou presque sur ce fléau asiatique. Vous l’avez compris, plus nous
serons nombreux à réagir face au FA, plus nous avons de chance de gagner la partie.
N’oubliez pas qu’il s’agit d’un danger sanitaire.
Alors allez-y, installez des pièges, les abeilles et les autres insectes vous en remercient…
Ainsi que les humains !…
Cette lutte n’est pas réservée qu’aux seuls apiculteurs, elle concerne chaque citoyen.
N’hésitez pas à me contacter pour plus d’information:
Jean-Claude Pédelabat, 140 route de Saint Jean
            58130 -- Montigny aux Amognes
 — 06 82 42 18 89 — pedelabat@hotmail.com —